28 févr. 2007
Emilie Simon sans DRM
Universal vient de mettre en ligne une offre permettant aux internautes de pouvoir télécharger légalement le concert d'Emilie Simon à l'Olympia au format MP3 sans DRM, donc sans protections, le tout au même prix que les WMA sécurisés (9,99€). Coup de pub, simple test ou révolution? A l'heure où le DRM partage les avis chez les distributeurs de musique en ligne, Universal semble tenter de donner raison au camp des détracteurs de ces protections.
Reste plus qu'à étudier les chiffres liés à cette nouvelle opération commerciale...
Visitez ici la page Universal d'Emilie Simon.
Source du scoop : Music 2.0
Le DRM expliqué sur Wikipedia ici.
Le mariage de l'année ?
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La mode E.L.O
SFR a donc radicalement changé son identité visuelle en prenant un pari risqué, mais a su choisir de manière efficace sa nouvelle identité musicale, point très important pour les entreprises qui communiquent beaucoup.
27 févr. 2007
Ados Rockeurs; Mode éphémère ou nouvelle vague?
Nouveaux visages de la scène parisienne, les très médiatisés "Naast", "Second Sex" et "Plasticines" ont su convaincre les jeunes parisiens férus de mode issus des quartiers aisés. Désormais, en pleine conquête de l’hexagone, ces jeunes ados lycéens font parler d’eux jusqu’en Angleterre, source d’inspiration irréfutable de ces jeunes musiciens.
A l’heure où la culture « Rap n’B » bat son plein, une partie des lycéens français, influencés par la nouvelle scène anglaise, ont su créer une nouvelle mode, allant à l’encontre de toutes les tendances connues chez les jeunes. Ce renouveau du rock Anglais se caractérise par un retour aux sources, mêlé des sonorités et des tendances vestimentaires issues des groupes précurseurs des mouvements musicaux des années 60 aux années 80. Les Strokes, White Stripes et Libertines sont en tête de file de ce mouvement qui a beaucoup de succès chez les amateurs de rock en Angleterre mais aussi en France, touchant un public en grande partie adolescent.
Cette frange de la population, a, par anticonformisme et par attirance pour le mouvement Anglais, créé cette nouvelle mode. Ne se reconnaissant pas dans les tendances musicales phares du moment (le Rap, le Rnb et l’Electro), et peut-être influencés par l’importante médiatisation de la musique à travers les émissions de « Télé Réalité », ainsi que par la facilité d’accès qu’offre Internet à la musique, par le biais de sites tels que Myspace ou Youtube, les adolescents ont petit à petit, et de plus en plus jeunes, troqué les cours particuliers de piano imposés par leurs parents, pour l’apprentissage autodidacte de la guitare, encore une fois grâce à Internet. En effet, sur de nombreux sites tels que http://www.ultimate-guitar.com/, les amateurs peuvent retrouver les tablatures de nombreux standards, souvent de très bonne qualité car retranscrites par des musiciens avertis, mises en ligne à disposition de quiconque, et gratuitement. Cette mode de l’instrument a poussé les jeunes à monter des groupes de musique, se regroupant dans les studios florissants et bien équipés de la région parisienne. Souvent davantage passionnés par la musique que par leurs études, les jeunes expriment leur passion au travers de la guitare, de la basse ou de la batterie, en oubliant malheureusement parfois de s’attarder sur le chant. Mêlant travail et parfois talent, ils arrivent vite à atteindre un niveau suffisant pour pouvoir monter sur scène en proposant quelque chose d’audible à des adolescents passionnés, échappant à l’univers parental, se créant leur propre identité.
Influencés par la réussite internationale des adolescents des « Arctic Monkeys » originaires de Sheffield en Angleterre, ces nouveaux groupes français ont intelligemment su se démarquer en chantant dans la langue de Molière. Cette génération a su franchir le pas, sans se soucier comme le font peut-être trop souvent d’autres musiciens plus âgés, des contrats mirobolants que pourraient leur proposer des maisons de disque, allant même jusqu’à faire ressentir aux producteurs qu’ils n’étaient pas une priorité pour eux.
Musicalement parlant, les jeunes de ce mouvement n’ont certes rien inventé, et favorisent la rythmique rapide et entraînante aux dépens de la technique instrumentale et de la recherche mélodique, mais l’ambiance est belle et bien au rendez-vous, cette musique festive aussi agréable en concert fait également des émules chez les plus calmes, préférant découvrir et redécouvrir ces titres sur leur lecteur mp3. Les concerts sont mouvementés, et semblent plaire aux plus jeunes, entre « pogos » et « slams » auxquels participent également les musiciens, les agités des fosses y trouveront leur compte.
Ces jeunes, hors de la scène sont pragmatiques et ne pensent pas encore tout haut de succès ni d’argent, ils laissent entendre aux journalistes que le bac est leur priorité. Proches du punk par le style musical, ils en sont loin des revendications, en témoignent les paroles de leurs chansons, naviguant davantage dans le glamour que dans l’antisocial. De petites salles en petites salles, ils mettent le feu à un public exclusivement composé d’ados reconnaissables à un style vestimentaire particulier.
En effet, plus que de musique, il faut aussi parler de vêtements, car chaque mouvement musical digne de ce nom est associé à un style vestimentaire. Les vêtements larges, de marque, accompagnés de signes extérieurs de richesse sont ici proscrits. Une friperie de vêtements démodés pour les plus âgés conviendra par contre parfaitement. Pantalons cigarette, vestes très près du corps, cheveux longs et lunettes noires constituent entre autres les éléments incontournables de leur mode vestimentaire. Cette remise au goût du jour des vêtements oubliés pour certains et ringards pour la plupart, pourra influencer peut être la mode à l’avenir. Ces jeunes souhaitent s’habiller dans ce style britannique, comme si eux avaient envie d’avoir leur période « années 60 », rejetant toute forme de mode vestimentaire actuelle.
Ces enfants du rock ont donc profité des nouvelles tendances pour se créer leur petit monde à eux. Les fans leurs ressemblent et sont entraînés dans ce mouvement car les musiciens ont le même âge, sont dans le même lycée, ont les mêmes problèmes et les mêmes rêves qu’eux. Cela peut faire penser que, tout comme d’autres mouvements musicaux précurseurs, la scène est aussi accessible à de nombreux autres groupes, que le mouvement peut aussi évoluer et se décliner sous d’autres facettes, attirant un public plus important, même si le but n’est pas là. Très pragmatiques, ces «ados rockeurs» ne se laissent pas aller dans le phénomène «boys band» qui a laissé de nombreuses stars éphémères sur le carreau, ces derniers ayant peut-être rêvé trop tôt d’argent facile et de succès éternel. Mais dans un certain sens, ces groupes sont les «boys band» et «girls band» d’une partie de la population. Les «Plasticines», au nom tout droit issu de la chanson "Lucy in the sky with diamonds", groupe composé à 100% par des filles, proposent au même public que les «Naast» des concerts qui ont de plus en plus de succès, et loin d’être aussi «marketés» que d’autres groupes de filles au succès mitigé par le passé, ces jeunes femmes ont échappé (pour l’instant) au monde parfois cruel de la télévision.
Comment évoluera ce phénomène ? Il va soit grandir, soit s’essouffler doucement, avant de laisser place à une autre mode, également inspirée par les ados eux-mêmes et non imposée par un média, mais peut-on imaginer ces groupes, ou ne serais-ce que l’un deux, encore évoluer sur la scène dans 10 ans? Peut-être pas sous la même forme, mais tout est possible en musique, ce phénomène se caractérisera peut-être par un renouvellement chronique des groupes, permettant aux anciens ados rockeurs d’évoluer vers une carrière professionnelle et pérenne. Ce phénomène, par son ampleur, s’estompera peut-être, laissant place à d’autres modes parallèles, plus rebelles, ou influencées par d’autres mouvements, ou tout simplement disparaîtra, vieillissant peut-être trop vite, à la même vitesse que ceux qui le font vivre. Ce phénomène peut être comparé à celui des enfants stars, évoluant souvent dans le 7ème art, qui à leur majorité disparaissent définitivement de la circulation.
Ce phénomène actuel témoigne en tous cas d’un certain désir par les ados d’aujourd’hui de revivre une époque prolifique en terme d’art et particulièrement de musique, l’époque où leurs parents étaient eux-mêmes adolescents, lors des événements qui ont façonné et influencé l’évolution de la musique. Ils sont nostalgiques d’une époque qu’ils n’ont pas connue, et ont le désir de participer à l’histoire de la musique, en ajoutant leur pierre à l’édifice, ayant l’impression que pour le moment, la musique n’évolue pas, ou pas aussi vite qu’elle a évoluée par le passé.
Cela peut également nous faire penser qu’ils ne se reconnaissent en rien dans la musique française qui continue de souffrir de la baisse du nombre des productions. En créant et en faisant vivre cette mode, ils occupent la petite place que la scène musicale leur fait, à leur niveau, peu expérimenté mais authentique. Le rock français se porte mal, malheureusement mis de côté par d’autres styles musicaux et les ados ne se reconnaissent pas dans le rock français, à part – M – qui semble remporter le plus de suffrages chez les jeunes.
Comment évoluera la jeune scène rock française ? Les jeunes se proclamant étrangers aux cultures « Rap n’B » et « Electro » veulent peut-être créer à leur tour leur mode et leurs signes de reconnaissance extérieure.
François Cabirol
Pour découvrir par l'image vous invite à visionner le très bon reportage de "Lundi Investigation" de Canal plus intitulé "Les Bébés Rockeurs".
Crédits photos : www.naast.fr. www.myspace.com/secondsex, www.myspace.com/plasticine